Le début du débat portait sur le fait que la Belgique est championne du recyclage avec le sac bleu. Nous avons précisé que le recyclage n’a pas vraiment sa place dans un débat qui porte sur les déchets sauvages. C’est une bonne chose que les Belges jettent leurs déchets dans la bonne poubelle à la maison, mais cela n’aide pas à éviter les déchets sauvages. De plus, la Belgique n’est pas championne du recyclage dans tous les domaines, pour le recyclage des emballages plastiques d’origine ménagère nous sommes à la 10ème place en Europe avec 46% de collecte, 9 autres pays font mieux. En revanche, nous atteignions la collecte de 90% des emballages de boissons qu’en incluant la collecte du verre, qui est lourd. Avec la nouvelle méthode de calcul européenne, nous n’atteignions pas les 90% pour les flux partiels de PET, canettes et cartons à boissons. La consigne est la seule méthode pour collecter ces derniers pourcentages.

Une grande partie du débat a également été consacrée à la proposition de Fost Plus et de l’industrie d’introduire une consigne digitale à la place de la consigne que nous connaissons déjà. Cela a donné à cette idée plus de légitimité qu’elle ne le mérite. La proposition d’une consigne digitale, ou autrement dit le développement d’une application pour le téléphone mobile, est une diversion pour l’industrie qui ne veut pas introduire une consigne traditionnelle. Fost Plus souhaite conserver les canettes et les bouteilles dans leurs sacs bleus, les supermarchés ne souhaitent pas que les emballages des boissons soient renvoyés dans les magasins et les producteurs de boissons ne souhaitent pas qu’une consigne soit prélevée sur leurs produits. C’est pourquoi ils font tout leur possible pour éviter l’introduction d’une consigne. Il y a 5 ans, leur proposition était de résoudre eux-mêmes le problème des déchets sauvages avec la sensibilisation, le gouvernement leur a donné le feu vert et la consigne n’a donc pas été introduite à l’époque. Aujourd’hui, nous sommes 5 ans plus tard et il n’y a pas d’amélioration du problème des déchets sauvages. De plus, la sensibilisation de l’industrie avec les actions de Mooimakers et Bewapp était et est toujours une sensibilisation très perverse. Toutes les campagnes tournent autour du consommateur, elles encouragent les gens à ramasser des déchets pendant qu’ils courent, pendant qu’ils marchent, pendant qu’ils kayakent, etc… Le consommateur pollue donc le consommateur doit nettoyer. Il n’y a pas une seule campagne qui évoque la voie vers une économie circulaire avec plus d’emballages réutilisables, des supermarchés qui proposeraient moins de plastique, la production de canettes et de bouteilles en plastique qui augmente d’année en année ou des solutions comme la consigne déjà appliqué dans nos pays voisins. L’accent est mis sur le consommateur, et le consommateur seul, rien sur l’industrie.

Dans le but d’avoir une vue d’ensemble, nous avons également mis sur la table la prochaine bataille après la consigne : les quota d’emballages réutilisables. Si nous supposons un scénario idéal et réaliste dans lequel la consigne est introduite en Belgique, la prochaine étape sera d’imposer des quotas aux supermarchés et aux fabricants pour la production et la vente d’emballages réutilisables. L’Europe se penche déjà sur ce problème et l’industrie a déjà commencé à résister. L’industrie a construit ses machines de telle sorte qu’elles peuvent principalement fabriquer et remplir des emballages jetables et les acteurs de l’industrie ne veulent pas investir dans des emballages réutilisables. Ceci sera le prochain champ de bataille.

Les déchêts continueront à trouver leur chemin vers la nature pendant un certain temps en raison des intérêts financiers de l’industrie.