Nous avions précédemment exploré la rivière en kayak de Halle à Bruxelles, ainsi que sur une distance de 9 kilomètres sous Bruxelles. Il était maintenant temps de poursuivre notre découverte de la Senne, cette fois-ci de Bruxelles jusqu’à la fin de la rivière au Zennegat. Nous nous sommes remis à l’eau exactement à l’endroit où nous étions sortis de l’eau après notre précédente aventure souterraine et sommes repartis. Nous avons commencé tôt le matin car il y avait 25 kilomètres à parcourir, avec peut-être un peu de contre-courant en raison des marées auxquelles la Senne est soumise. Le point de départ se trouvait juste avant la station d’épuration, un endroit où l’on a une bonne vue sur le volume d’eau épurée qui entre dans la Senne depuis cette station. Ce volume, combiné à celui de la station d’épuration Bruxelles Sud, contribue en grande partie au débit de la Senne. Normalement, la rivière coule à un débit d’environ 5 mètres cubes par seconde, mais quelques jours avant notre excursion un record avait été battu depuis le début des mesures en 2007, il avait atteint 64 mètres cubes par seconde en trois heures seulement, un débit très important !

De Bruxelles à Vilvorde, la rivière est en grande partie cachée, encadrée par des rives en béton ou en acier. A un moment, nous sommes arrivés à un tunnel, la Senne coule également sous terre sur 1,5 kilomètre à Vilvorde. Accompagnés de plongeurs, nous avons traversé ce tunnel où il fait complètement noir. C’était la première fois que des kayaks passaient ici, tout comme dans les tunnels de Bruxelles. Aux entrées et sorties, on peut voir de grands rideaux suspendus pour retenir les moustiques à l’intérieur, mais lors de notre passage nous n’en avons pas remarqué. Après Vilvorde, les rives deviennent plus naturelles et la rivière plus visible, on peut y faire du vélo autour. À un moment donné, vous avez le choix entre deux bras de rivière. À hauteur de Weerde, un nouveau bras a été aménagé dans le passé pour la protéger contre les inondations. Nous avons choisi l’ancien bras, le cours d’origine de la rivière, plus long, plus pittoresque et sinueux. C’est là que nous avons remarqué que la rivière était également polluée, comme sur toute sa longueur. On pouvait voir des déchets flottants, mais aussi des lingettes humides s’accrochant aux rives, conséquence des déversements d’égouts.

Après la pause de midi, nous avons constaté que nos kayaks étaient complètement échoués sur les rochers alors que nous les avions laissés dans l’eau. Ce sont les marées qui avaient fait considérablement baisser le niveau de la rivière entre-temps. À partir de là, la rivière coule presque en ligne droite – ce n’était clairement plus le trajet d’origine – jusqu’à la fin au Zennegat. Nous sommes arrivés après 8 heures et 25 kilomètres de kayak. Tout comme nos deux précédentes excursions, c’était une façon magique de découvrir la rivière. Mais encore une fois, nous avons constaté que la rivière est toujours polluée, même loin de Bruxelles. Il reste encore beaucoup à faire pour que la rivière soit propre et saine. Il faut investir massivement dans la résolution des déversements d’égouts et mettre complètement fin aux rejets directs dans la rivière.

Regardez ici la vidéo de notre sortie de Halle à Bruxelles et ici la vidéo des 9 km souterrain à Bruxelles.